A l'occasion de cette semaine exceptionnelle, avec l'examen de deux projets d'avis consacrés aux Outre-mer, nous abordons aujourd'hui un sujet qui touche directement au modèle de développement de nos collectivités ultramarines et à l'inclusion sociale de leurs populations.
La microfinance permet aux personnes et aux entreprises, notamment celles exclues du système bancaire d'accéder à divers services financiers. Le projet d'avis met parfaitement en évidence les caractéristiques du tissu artisanal et entrepreneurial ultramarin fait de microentreprises. Il pointe les carences des systèmes bancaires avec, sur certains territoires, des taux de bancarisation très faibles. Le texte permet de rappeler la nécessité d'améliorer l'accès au crédit bancaire à des coûts raisonnables et il montre que la microfinance y est de ce fait particulièrement adaptée.
Cet outil est pourtant encore relativement peu développé sur nos territoires alors que les besoins sont toujours plus importants et que les difficultés d'accès aux financements et au cautionnement pour les artisans et les entrepreneurs restent difficile notamment en raison des lourdeurs administratives.
Le développement du microcrédit et de la microfinance passe par un préalable important : à savoir l'amélioration de la connaissance statistique afin d'obtenir un panorama complet du microcrédit personnel et professionnel dans les outre-mer. Là encore, le Groupe de l'Outre-mer ne peut que regrette l'absence de prise en compte des réalités ultramarines dans le travail statistique réalisé par nos institutions qui en ont la responsabilité.
Parmi les nombreuses préconisations formulées dans le projet d'avis, nous retenons avec intérêt celles qui inscrivent la microfinance dans la dynamique européenne et l'installent au service de la coopération régionale. Dans ces deux cas, l' AFD et l' ADIE notamment ont un rôle importants à jouer. En effet, l' AFD pourrait avoir la responsabilité d'un fonds de préfinancement des crédits européens en faveur des instituts de microfinance pour mener à bien leurs projets et sécuriser leurs activités. Nous souhaitons que L'AFD s'implique plus fortement dans les différents bassins d'activités. Nous soutenons aussi l'idée que l' AFD coordonne davantage ses interventions dans les pays tiers avec les acteurs de la microfinance de nos collectivités. Cela permettrait de favoriser un certain nombre de synergies et de développer des projets qui ne peuvent aujourd'hui être montés.
En conclusion, nous considérons que la microfinance est un formidable levier dans un contexte économique et social difficile. Tout doit être mis en œuvre pour en assurer la promotion et l'accompagnement. Le projet d'avis apporte, en ce sens, des propositions concrètes et pertinentes. Nous voterons l'avis.